Les Montréalais David Bensadoun et Patrick Beaulé, respectivement pilote et navigateur du Toyota Tacoma de l’équipe Aldo Racing, ont rallié jeudi soir, au terme des six premières étapes du Rallye Silk Way 2016, le bivouac d’Almaty lieu de l’unique journée de repos des participants de cette épreuve. L’ancienne capitale du Kazakhstan est située presque à mi-chemin du parcours proposé de 10 734 km, dont 4 105 kilomètres seront disputés sur les étapes chronométrées hors-piste. Le rallye-raid transcontinental Silk Way a quitté Moscou le 8 juillet et arrivera à Beijing le 24 juillet.
Après six jours de compétition, l’équipe québécoise occupe le 18ème rang au classement général de la catégorie T1, et le neuvième dans la catégorie des équipes privées à seulement 23 minutes du détenteur du cinquième rang. Bensadoun roulait avec les meneurs lors des premiers jours de l’épreuve avant de connaître un ennui mécanique lors de la spéciale du jour 5 entre Astana et Balkhash au Kazakhstan. Ils ont perdu une heure à réparer et à se retrouver. Pour les équipes, les longs parcours de liaison entre les courtes étapes chronométrées, associés à une grande chaleur dans l’habitacle sont des irritants en ce début de rallye. « Comme c’est là, je réalise que Moscou est TRÈS loin de Beijing, a déclaré David Bensadoun. Le kilométrage parcouru tous les jours est incroyable. À cause de l’annulation des étapes chronométrées, les liaisons sont vraiment trop longues. Ce qui est particulier en ce début de rallye est le fait que le tracé hors-piste des étapes spéciales au Kazakhstan sont tellement rapides que les vitesses moyennes sont supérieures à celles des routes nationales. Tant qu’on pointe dans la bonne direction lors des secteurs sélectifs, nous arrivons souvent sur la route nationale avant notre véhicule de service.
« Les chemins choisis pour les secteurs chronométrés favorisent actuellement les véhicules à deux roues motrices à cause de leurs longues suspensions, poursuit le Montréalais. J’ai hâte d’arriver sur les chemins de pierres plus techniques où notre véhicule à quatre roues motrices nous favorisera relativement à eux. Après six jours de route, nous sommes satisfaits de notre position au classement. À la veille d’amorcer la seconde partie du rallye qui compte pour les deux tiers du kilométrage, on se sent d’attaque. Le véhicule est performant et l’équipe technique est en pleine forme. »
La météo s’en mêle
Les conditions météorologiques inclémentes ont forcé les organisateurs à annuler et modifier le parcours de trois des six premiers secteurs sélectifs (SS) à l’horaire. La première annulation s’est produit le Jour 2 entre Kazan et Ufa en Russie, car la route de terre du SS était gorgée d’eau à la suite d’une pluie diluvienne de 72 heures. Après deux jours de route et près de 1 500 km parcourus dont seulement deux en SS, l’équipe Aldo occupait alors le 27ème rang au classement général T1 et le 14ème chez les privés.
La quatrième étape a été réduite de 366 km à 223 km dans la seconde moitié du secteur de vitesse à cause d’un pont emporté et d’une rivière infranchissable.
La troisième perturbation est survenue jeudi à l’étape 6 entre Balkhash et Almaty, alors que les concurrents allaient entrer dans la seconde portion du SS d’une longueur de 224 km. Après avoir parcouru les 111 premiers kilomètres, de forts vents ont empêché les avions de surveillance de l’organisation de décoller, menaçant la sécurité des participants. Les véhicules ont pris une route de liaison vers Almaty.
Décalage horaire et nuits sans sommeil pour Beaulé
Décalage horaire, nuits sans sommeil et gros camions qui tracent de profonds sillons dans la boue alimentent la traversée de l’Asie centrale pour Patrick Beaulé. « Le décalage horaire nous affecte beaucoup. Le kilométrage total de chaque jour est trop long et les nuits trop courtes, une fois l’étude du cahier d’information du lendemain terminée, déclare Beaulé. Au troisième jour du rallye à notre arrivée au Kazakhstan, nous avons dû retrancher trois heures à notre soirée de préparation du véhicule et à notre nuit de sommeil afin de se retrouver dans le bon fuseau horaire. La quatrième nuit, je me suis couché à 23 h 45 et je me suis fait réveiller par une pluie torrentielle deux heures plus tard. Parce qu'il faisait chaud, les fenêtres de la tente étaient ouvertes et tout était trempé à la lavette, incluant mon sac de couchage. Le réveil a été plus brutal à 4 h 30 alors qu’on amorçait le plus long secteur sélectif du rallye d’une longueur de 568 kilomètres. Après cette journée de repos à Almaty, je serai de retour en plus grande forme. « La largeur entre les roues des camions et celle de notre Toyota est différente alors ce n'est pas évident de réaliser d'excellent temps pour les dépasser en terrains boueux ou sur un sol très mou, de poursuivre Beaulé. Même si seulement quelques camions passent avant nous, ils changent les conditions de la piste de façon considérable. Mais, c’est ça le rallye-raid »
À partir de samedi, les choses vont devenir plus sérieuses alors que les pilotes vont quitter les grandes hauteurs du Kazakhstan à 2 600 mètres pour entrer en Chine en fin de journée. Les protagonistes vont alors affronter les grands déserts, gravir de hautes montagnes et descendre dans les vallées profondes avant d’atteindre les dunes dorées du désert de Gobi qui les méneront à Beijing. Un parcours de près de 6 000 kilomètres dont 2 500 disputés à vive allure lors des secteurs sélectifs.
L’épreuve est présentement dominée par les équipages des Peugeot 2008DKR. Au premier rang on retrouve Cyril Desprès, avec une avance de 8 minutes sur son coéquipier Sébastien Loeb, co-piloté par Daniel Elena, comme au temps de ses 9 titres de champion du monde des Rallyes. La première Mini All-Road, celle du Russe Vladimir Vasilyev, est 3ème. L’arrivée de ce Rallye-Raid aura lieu lundi 25 juillet.