Huitième manche de la saison 2016 qui constitue le 67ème Championnat du monde annuel de Formule 1 de la FIA, le Grand prix de ce week-end est particulier à plus d'un titre. D'abord, ce sera la 23ème édition d’un Grand Prix d’Europe, mais la première disputée sur un circuit de ville aménagé au cœur de Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan, sur les rives de la mer Caspienne.
L’Azerbaïdjan devient le 36ème pays à accueillir une manche du championnat du monde de Formule 1, depuis sa création en 1950. Traversé par certains des plus sommets caucasiens, le pays est sur la ligne divisant l’Europe et l’Asie et est fort souvent considéré comme étant de l’Europe, même si sa capitale Bakou est du côté oriental, donc en Asie ! Important pays producteur de pétrole – depuis la capitale on aperçoit les puits "off shore" sur la mer Caspienne - l’Azerbaïdjan, avec une population de moins de 10 millions fut jusqu’en 1991 une constituante de l’Union soviétique. La langue de ce pays est l’azéri de souche turque et la religion principale est l’islam chiite (85%). La capitale laisse voir une architecture moderne typique de plusieurs pays pétroliers.
Pour accueillir la F1, on a tracé au cœur de la ville un long circuit de plus de 6 kilomètres, ce qui en fait le second plus long du calendrier, après Spa. Très atypique, il est constitué pour une bonne part d’une longue ligne presque droite qui bien qu’elle intègre officiellement 4 virages, permettra aux pilotes de filer à vive allure pour plus d’un tiers du parcours, dans l’axe du front de mer. L’autre caractéristique est cette portion aménagée dans la vieille ville, parfois très étroite et constituée notamment d’une série de chicanes, des virages 8 à 12. On trouve par la suite une série de virages rapides qui conduit vers une pente légère après le virage 15 et ramène les voitures vers la basse ville.
Bakou deviendra aussi ce week-end le 6ème tracé où aura été disputé un Grand Prix d’Europe, lancé pour la 1re fois en 1983 à Brands Hatch, en Grande-Bretagne. Le Nürburgring en Allemagne, Valencia et Jerez en Espagne et Donington, également en Grande-Bretagne ont aussi accueilli une ou plusieurs des 22 éditions disputées jusqu’à ce jour. Le nom de Michael Schumacher est étroitement lié à l’histoire du Grand Prix d’Europe et surtout des éditions disputées entre 1994 et 2004. Le champion allemand y a remporté 6 victoires et y a obtenu la pole-position à 3 reprises. Il a aussi inscrit le meilleur tour en 6 occasions. Schumacher fut aussi évidemment impliqué dans l’accrochage provoqué avec Jacques Villeneuve qui en 1997, à Jerez, allait le voir dépouillé de tous ses points acquis pendant la saison. C’est évidemment l’année où le pilote québécois fut champion du monde.
En considérant par ailleurs les parcours aménagés dans un stationnement à Las Vegas (1981-1982) et dans une marina à Abou Dhabi (depuis 2009) comme tracés de ville, Bakou est le 16ème endroit où sera disputé un Grand Prix de F1 sur un circuit dit "de ville". C’est aux États-Unis que les infrastructures routières de ville furent le plus fréquemment utilisées. Outre Las Vegas, on a déjà couru aux États-Unis dans les rues de Dallas, de Détroit, de Long Beach et Phoenix.
Côté stats, Lewis Hamilton a permis à Montréal à son employeur, l’écurie Mercedes d’inscrire une 51ème victoire, le même nombre que Red Bull au 5ème rang de l’histoire chez les constructeurs. Prochaine cible, tant pour l’une que l’autre, Lotus à 81 victoires. À Bakou ce week-end, Hamilton devrait disputer son 175ème Grand Prix, autant qu’un autre grand personnage britannique de la discipline, Graham Hill. Il grimpe ainsi au 5ème rang chez les sujets de sa Majesté, derrière Mansell à 187, Couthard à 246 et Button à 292, en incluant Bakou. En plus, la prochaine victoire du pilote de l’équipe Mercedes AMG sera la 250ème d’un coureur britannique en F1.