Valérie Limoges, 32 ans, n’est pas une débutante sur la scène du sport automobile, elle y est depuis maintes années, ayant commencé très jeune en karting avant de récolter des résultats très prometteurs en monoplace. Elle a couru dans plusieurs séries au cours de sa carrière, et ce n’est pas terminé pour elle ! La pilote qui évolue désormais en Coupe Nissan Micra a un grand curriculum vitae de course qui la suit. Son talent aurait dû lui permettre de remporter des victoires et des titres, mais le budget en décida souvent autrement. Cette année en Coupe Nissan Micra, elle voit enfin s'ouvrir à elle la possibilité de viser la victoire et, qui sait, de devenir la première pilote féminine championne de la série. À un mois du début de saison, elle nous a accordé cette entrevue exclusive...

Valérie, comment as-tu commencé en course automobile ? D’où est venue ta passion ?

« De mon père qui faisait du karting intérieur quand j’avais 9-10 ans. Après, il m’a acheté mon premier kart. En 1997, j’ai commencé à faire de la compétition extérieure. J'ai été championne du karting en F125 puis je suis allée en monoplace, en Formule 1600 pendant 1 an, avant la Formule Renault. J’ai ensuite changé pour faire des séries Touring qui a précédé ma venue en Grand-Am Cup et en Rolex SportsCar, en 2007. J’ai participé aux 24 Heures de Daytona avec dans mon équipe Alex Tagliani.»

Pourquoi as-tu arrêté la course pendant plusieurs années ?

« Après le karting et la monoplace, j'étais pilote officielle Ford en Grand-Am aux USA, mais, à cause de la récession, ils ont arrêté de payer. J’avais seulement un contrat de 3 ans avec eux et ça s'est donc arrêté. Au Québec et au Canada, il n’y a pas trop d’argent. J’aurais pu me trouver des commanditaires et gagner un petit salaire par année, mais je ne voulais pas attendre. J’ai investi et acheté deux condos, je voulais commencer à investir, j’aime le business, je travaille fort. J’ai commencé à avoir des emplois plus sérieux. Courir aux États-Unis c’était payant, mais pas ici. Je ne gagnerai plus jamais ma vie avec la course automobile. En ce moment, je travaille pour Chrysler, je donne des formations dans des centres de convention. J’importe aussi des voitures des États-Unis. L’été, je donne des cours à l'École Jim Russell au Circuit Mont-Tremblant. Je suis restée dans le milieu de la course, je travaille 7 jours sur 7 et j’aime ça !»

Qu’est-ce qui t’a décidée d’aller en Coupe Nissan Micra ?

« H.Grégoire avait comme plan d’acheter une voiture. Ils se sont fait solliciter pour participer dans la série. Ils sont venus me chercher comme pilote parce qu’ils m’avaient commandité en Formule Renault et en CTCC autrefois. Le patron m'a donc acheté une Nissan Micra. J’ai connu les gens de H.Grégoire quand j’avais 18 ans, je vendais des voitures pour eux, c’est donc une relation de longue date.»

Feras-tu la saison complète cette année en Coupe Nissan Micra ?

« Oui je serai de retour en Coupe Nissan Micra et je participerai à toutes les courses. Par contre, je ne ferai pas toujours les journées d'essais. Par exemple, à Calabogie et Mont-Tremblant je vais arriver le vendredi soir. Cette année, l’équipe Total Canada va préparer la voiture, ils ont plus d’expérience et plus de temps.»

Quel est ton but à court terme dans cette série ?

« Gagner le championnat bien sûr ! La journée que je ne viserai pas le championnat, j'arrêterai de courir ! »

Et à plus long terme, quel est ton but en course automobile ?

« Je ne pense pas que quelqu’un va me recruter pour aller dans une série supérieure, de niveau international à nouveau. Mais ce qui est bien avec la course automobile, c’est que tu peux toujours rester en contact avec les gens du milieu. Ça me donne des opportunités de travail, que ça soit en concession automobile ou autre. Si jamais je suis mal prise, je peux toujours travailler dans un concessionnaire... Mais cette saison, j’aimerais vraiment gagner des courses. J’essaye par ailleurs de lancer un projet de travail aux États-Unis. Si ça fonctionne là bas, j'arrêterai peut-être la Coupe Nissan Micra l’année prochaine. On verra, je suis bien ouverte à plein d’affaires !»