Le 14 septembre 2015.- C’est vendredi le 11 septembre et samedi le 12 septembre qu’avait lieu le Rallye Défi, à Ste-Agathe. Si la nouvelle version du Rallye Défi existe depuis 2000, c’est seulement cette année, 15 ans plus tard, que j’y suis allé pour la première fois. Et j’ai honte, je regrette de ne pas y être allé plus tôt !
Alors que j’étais en route sur la 15 en direction de Ste-Agathe, j’appréhendais à quoi ressemblerait ma journée, à quoi ressemblerait les paddocks de course, quelle serait l’ambiance, et le plus important, à quoi ressemblerait ce sport. Si j’ai déjà regardé plusieurs vidéos et émissions sur le Rallye, on ne peut jamais avoir une idée précise de ce que c’est avant d’aller constater pour nous même à un événement. Lorsque j’ai tourné le coin pour rejoindre l’aire de service à Ste-Agathe, j’ai été soulagée et étonnée, de voir que c’était un paddock tout à fait normal, comme ceux en circuit routier. Premier préjugé prouvé faux. Après avoir fait le tour et parlé aux pilotes, co-pilotes et équipiers, je me suis sentie comme à la maison ! L’ambiance n’est pas différente des autres séries de sport automobile, au contraire. Les gens de l’organisation sont tout simplement charmants, essayant d’aider du mieux qu’ils peuvent. C’est comme une grande famille se réunissant à chaque année au Rallye Défi.
Par contre, c’est en entendant Antoine L’Estage arriver au volant de sa Subaru à la spéciale du Lac Brunet que j’ai vraiment su que ce sport était pour moi. Bien sûr, on ne m’avait pas averti à l’avance que je risquais de recevoir “quelques” roches et “un peu” de terre si je m’approchais trop… Après une douche de terre et beaucoup de rires, j’ai compris que c’était mon initiation comme journaliste chez Pole-Position ! Futurs journalistes du magazine, tenez-vous le pour dit : soyez à l’affut à un rallye ! Après mon facial de terre énergisante et mon exfoliation aux roches équilibrantes de Ste-Agathe, j’ai tout de même pu admirer la grâce avec laquelle Antoine L’Estage, et tous les autres pilotes aussi d’ailleurs, manient leurs bolides pour les amener à la limite, tout en contrôlant parfaitement chaque geste. C’est peut-être par manque d’expérience, mais je ne pouvais absolument pas déterminer si un pilote faisait une erreur, à moins que ça soit flagrant, car chaque dérapage, chaque tournant, avait l’air calculé au centimètre près.
Par contre, c’est à la spéciale de Palomino que j’ai vraiment pu apprécier le sport pour la simple et bonne raison que j’étais du bon côté de la route, je ne me faisais pas arroser de terre ! Là, je pouvais observer les bolides, comprendre ce qu’ils faisaient. J’essayais de regarder le co-pilote. Car si le pilote réussit des exploits, ce sont les co-pilotes qui me fascinent. Leur travail est primordial dans la réussite d'un équipage, ils se font brasser dans tous les sens, mais doivent tout de même regarder leurs notes, et lors d’accidents, ils n’ont absolument aucun contrôle pour tenter de rectifier le coup. Ce sont des êtres courageux à qui je lève mon chapeau.
Ayant grandi sur les circuits routiers, je suis habituée à voir passer plusieurs fois les voitures, aux dépassements, aux stratégies pour s’aider entre coéquipiers… Lorsque vous allez voir un rallye, il faut s’attendre à beaucoup de déplacements, tant pour les compétiteurs que pour l’audience qui veut suivre les spéciales. Si complètement différent des courses sur circuit, le rallye respire tout de même élégance et finesse, tout en offrant un spectacle époustouflant aux spectateurs qui peuvent admirer le tout gratuitement. Tout ce que je peux espérer est de retourner à un rallye très bientôt, et petit conseil, toujours emmener un sac qui ferme avec fermeture éclair sinon vous risquez d’avoir un petit peu de terre et sable dedans…
* Éliane Gilain est journaliste à Pole-Position depuis le début du mois. Vous pouvez lire ses articles sur poleposition.ca plusieurs fois par semaine, ainsi que dans Pole-Position Magazine à compter de la prochaine édition.