Le 19 août 2015.- Après avoir tout tenté afin de percer dans différentes séries, les Kevin Lacroix, Andrew Ranger et Alex Tagliani se consacrent maintenant à la série Nascar Canadian Tire. Pour leur part, malgré tout leur talent, Mikaël Grenier et Alex Guénette ont mis leur carrière en veilleuse.
Même si leurs parcours diffèrent, ces pilotes québécois ont tous un point en commun: le manque d'argent étant, leur carrière n'est pas à la hauteur de leur talent.
Or, les pilotes québécois ont-ils un véritable avenir à l'extérieur du Canada ou sont-ils tout simplement condamnés à courir dans les séries canadiennes ou à laisser de côté leur carrière faute de moyens financiers ?
De l'argent, de l'argent, beaucoup d'argent !
Selon les experts consultés, le développement d'un jeune pilote dans le milieu automobile passe par de l'argent, beaucoup d'argent.
À titre d'exemple, un volant pour une saison complète dans la série K&N, vous coûtera quelque 1,5 M$. Dans la série Camping World Truck series, pour obtenir une excellent volant, la facture sera de 3,5 M$. Toujours intéressé ?
Actuellement, seulement deux Québécois gagnent leur vie comme pilote professionnel aux États-Unis et en Europe, et son payés pour le faire. Il s'agit de Kuno Wittmer, en United Sports Car Championship - GTD et Bruno Spengler, dans la série DTM. Outre ces deux pilotes, Lance Stroll pourrait être l'autre exception à la règle et atteindre les grandes lignes. Sa réussite s'appuiera sur son talent mais également sur la richesse de son père. Le pilote de 16 ans est le fils de Lawrence Stroll qui, selon la revue Forbes, est le 782ème homme le plus riche au monde avec des avoirs totalisant 2,4 milliards de dollars.
Un autre pilote québécois pourrait-il percer dans une des grandes séries disons aux États-Unis qui semble être la destination rêvée et la plus accessible présentement? Robert Desrosiers travaille dans le milieu de la course depuis une quinzaine d'années. Entre autre, il a été l'agent du pilote Patrick Carpentier. Pour Desrosiers, le calcul n'est pas difficile à faire, à tout le moins, aux États-Unis. Il en existe quatre séries importantes, en Nascar, soit la Sprint, la Xfinity, les camionnettes et les série K&N.
«Si l'on ne tient pas compte des pilotes qui sont des réguliers pour ces séries, il reste près de 110 volants disponibles pour les pilotes les plus talentueux et les plus fortunés,» mentionne Desrosiers.« Alors, quelles sont les chances pour un jeune pilote québécois d'y accéder ? La conclusion est facile à tirer !»
Par contre, depuis quelques mois, Desrosiers a accepté un mandat avec la famille du jeune pilote de 14 ans, Raphaël Lessard. Il croit au talent du jeune Lessard. «J'ai été toutefois très clair avec François, le père de Raphaël», explique Desrosiers. «Ils savent que les probabilités ne jouent pas en leur faveur. Toutefois, le talent de Raphaël est bel et bien présent, tout comme sa grande maturité.»
Desrosiers utilise ses contacts afin de permettre au pilote de la Beauce d'obtenir un essai avec des équipes Nascar qui possèdent des voitures de type Super Late Models dans la série PASS South qui concentre ses activités en Caroline du Nord et du Sud.
Pour cette saison, Robert Desrosiers a trouvé un volant pour quatre courses au jeune Raphaël dans l'équipe de course David Gililland Racing.
Cette équipe possède des voitures dans les séries ARCA, K&N, Super Late et Late Model. Lessard terminera donc sa saison en PASS North en plus de faire une course en série CARS, une série relevée et donc, une épreuve important pour le jeune coureur. «Étant donné les différents petits ennuis mécaniques rencontrés par Raphaël au cours des dernières courses, il était préférable d'aller de l'avant avec une équipe qui lui fournira de l'équipement de pointe», explique Desrosiers.
Pour les quatre prochaines courses, dont celle du National Championship Super Late Model Event, les 28-29 et 30 août prochain, à la piste du Oxford Plains Speedway, Raphaël pourra se frotter aux meilleurs coureurs avec un équipement semblable. Les résultats devront suivre. « Nous allons au course pour gagner et cette association avec David Gililland Racing, nous permettra d'être en bonne position», explique Robert Desrosiers. Raphaël devra s'habituer à la pression s'il désire devenir un pilote de haut niveau et je ne suis pas inquiet pour lui.»
Avec toute l'équipe, Lessard sera à Vallée Jonction le 12 septembre, le 19 septembre à Myrtle Beach, en série CARS et de retour à Oxford, le 4 octobre.
FRANÇOIS LESSARD
Raphaël Lessard est le pilote qui fait le plus parler de lui présentement au Québec, en raison de son âge et de son talent. François, son père, finance l'aventure de son fils dans la série PASS North. N'est-il pas découragé par toutes ces tentatives infructueuses de plusieurs pilotes québécois ? « Pas du tout», explique François Lessard.« Nous cherchons toujours des partenaires et tant que Raphaël performera comme il le fait présentement, nous poursuivrons l'aventure et nous regarderons positivement vers l'avenir.»
*** Demain, le dernier texte de cette série : NASCAR Canadian Tire joue-t-il vraiment son rôle ?