Le 23 septembre 2014.- L’équipe canadienne de rallye-raid Aldo Racing entreprend le dernier droit qui amènera les pilotes David Bensadoun et Patrick Beaulé sur la ligne du départ du Dakar 2015 le 4 janvier prochain à Buenos Aires en Argentine.
À la suite d’un abandon précoce au Dakar en janvier dernier, Aldo Racing avait troqué son problématique prototype Desert Warrior 3 pour une camionnette Toyota Tacoma construite selon les normes de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) par la firme sud-africaine Hallspeed et le préparateur Overdrive Racing de Belgique. Le changement de véhicule a immédiatement profité au tandem Bensadoun-Beaulé qui a terminé quatrième du classement général à sa première sortie au Rallye mexicain 1000 en avril.
À la suite des trois jours d’essais à la fin du mois d’août au Complexe motorisé Mécaglisse à Notre-Dame-de-la-Merci, l’équipe de mécaniciens a procédé au début de septembre à une première vérification totale du Toyota aux ateliers YTR Motorsport dirigés par Yvan Turcotte, mécanicien en chef de l’équipe Aldo. Sauf pour des mises à jour d’usage quotidiennes effectuées à la suite de chaque sortie en piste du camion, l’équipe n’avait jamais entièrement démonté le véhicule jusqu’au châssis. « Lorsqu’on a amorcé la remise à neuf du Toyota, je me suis dit qu’on allait avoir quelques surprises, mais ce ne fut vraiment pas le cas, a déclaré le copilote Patrick Beaulé, qui a participé activement au démontage et remontage du camion de rallye. Sauf pour l’usure normale de quelques pièces dans la boîte de vitesses, le véhicule a passé tous les tests haut la main. On ne peut même pas le comparer à l’ancien Desert Warrior 3, qui à mon avis était trop fragile. Le Toyota se situe dans la catégorie durable au niveau de l’usure des pièces, mais dans ce sport extrême, il n’y a cependant pas de garanties.»
Tous les éléments mobiles ou fixes du Toyota ont été minutieusement vérifiés à l’atelier avant d’être changés ou réusinés aux stipulations de chaque constructeur. Plus de 200 pièces originales ont été commandées pour remplacer celles qui sont suggérées par les compagnies impliquées dans le design du véhicule, et une quantité non encore comptabilisée de pièces ont été vérifiées et remises à neuf. Bien entendu, une fois la cabine et le compartiment moteur à nu, l’équipe a fait une vérification complète du châssis tubulaire et des suspensions qui ont été presque passés aux rayons X pour s’assurer qu’il n’y avait aucune fissure.
Une attention spéciale a été apportée aux suspensions. Les bras de la structure triangulaire ont été changés et les joints de rotule, bielles et coussinets ont été soient remplacés ou remis en état, et le tout testé sur le dynamomètre. Chaque pouce du câblage électrique a également été défait et minutieusement vérifié.
Les engrenages de la boîte séquentielle de vitesses, le roulement de centrage de l’arbre, les différentiels avant et arrière ont été entièrement démontés, vérifiés et/ou changés avant d’êtres réinstallés. Quelques pièces montraient des signes d’une légère usure à la suite des 4000 kilomètres parcourus au Mexique et au Québec depuis son acquisition, mais elles ont été remplacées.
Durant le grand ménage d’automne avant la grande épreuve du Dakar, l’équipe Aldo a apporté des modifications pour améliorer le confort des pilotes. Le premier ajout a été l’installation d’un accélérateur à main. Pas tout à fait comme un régulateur de vitesse, mais une solution de remplacement à la pédale d’accélérateur pour libérer du stress la jambe droite du pilote durant les liaisons du Dakar.
« Yvan et Patrick m’ont fait tout un cadeau : un accélérateur à main, a déclaré David Bensadoun. Qu’est-ce qu’une personne avec des genoux mal en point peut demander de plus ? Je me servirai de l’accélérateur, monté sur le frein à main que j’utilise dans les épingles, lors des liaisons du rallye. Ça va me permettre de reposer mon genou droit. Je me suis blessé en faisant de la planche à neige, et comble de malheur, j’ai répété l’exploit, cette fois, en déchirant un ligament antérieur croisé lors d’une sortie en motocross enduro. Cet accélérateur à main est une bénédiction. Ça veut aussi dire qu’il est à la portée de Patrick qui peut accélérer la cadence quand il trouve que je ne roule pas assez vite ! »
L’équipe a également installé deux systèmes indépendants de climatisation. Le compresseur du système principal de la climatisation a été installé derrière la transmission pour éviter tout bris en cas d’accrochage sur tout débris le long du parcours. La deuxième unité de climatisation sera alimentée par deux moteurs électriques indépendants de 12 volts. « La chaleur au Dakar est intense, et tout ce qu’on peut faire pour se rafraîchir pourrait améliorer notre performance, a poursuivi Bensadoun. La cabine de pilotage n’est pas isolée, donc la climatisation n’est pas très efficace, mais nous allons tout de même recevoir de l’air frais dans nos visages. La température devrait s’abaisser de cinq à dix degrés lors d’une journée de 40 degrés Celsius. La seconde climatisation poussera de l’air frais dans nos combinaisons à l’aide de boyaux.»
Quant au moteur, il est toujours sous la garantie, et seul l’entretien d’usage a été effectué sur le moulin comme la vidange des fluides, le remplacement des filtres et courroies. « Tout ce qu’on attendait du moteur dépasse nos attentes, tellement il est fiable. Le V8 est dynamique comparativement au bourdonnement du moteur six cylindres du Desert Warrior. Selon David, la transmission séquentielle est magique, et il raconte qu’il n’y a aucune comparaison au niveau de la maniabilité du Toyota. Le seul ennui qu’on a connu jusqu’à maintenant a été un bris d’alternateur au Mexique » a conclu Beaulé.